Avant même d’être enceinte, je savais que j’allaiterais. Ce n’était pas par conviction ni par réaction « politique ». Je voulais allaiter parce que j’en avais envie, c’est tout ! Puis, ce sera facile, après tout c’est le corps et sa nature.
Des positions techniques
Bébé était enfin là et voilà que pour le nourrir je passais par toutes les phases du désespoir. J’étais maladroite, je ne savais pas comment le tenir, j’avais peur qu’une mauvaise position me blesse… Il a fallu attendre 24 heures pour qu’une infirmière daigne m’aider. Celle-là c’est ma superhéroïne ! Elle m’a montré quelques bonnes positions à adopter : « la madone », « le ballon de rugby » et ma préférée à ce moment-là « couché sur le côté ».
Finalement, allaiter ce n’était pas inné, il y avait des techniques à assimiler.
Un agenda de ministre
Lendemain de la première nuit de bébé, le papa et moi expliquions fièrement aux infirmières qu’il avait dormi 6 heures d’affilée ! Et bien, nous nous sommes fait sévèrement gronder ! « Mais non, vous êtes inconscients, il faut le nourrir aux 3 h, sinon il va perdre trop de poids. Il faut le réveiller. » Parents depuis quelques heures, nous étions déjà dans la catégorie des irresponsables !
On a tenu un calendrier, et aux 3 h j’allaitais bébé… J’avais l’impression de ne faire que ça. C’était chronophage et ça, je ne l’avais pas vu venir.
Une dépendance qui continue
Le plus dur c’est qu’après 9 mois, j’imaginais que l’accouchement serait le moment d’une liberté retrouvée, que je reprendrais le contrôle de mon corps. Puis finalement non, il reste une propriété partagée puisqu’il est le seul a pouvoir nourrir bébé.
Les commentaires des autres
Allaiter me prenait toute mon énergie et je m’investissais littéralement de tout mon corps pour que bébé ne manque jamais de rien. Alors quand on a reçu des visites et que j’entendais toute la journée la supposition « il a faim ce petit » dès qu’il bougeait un doigt, je voyais rouge !
Puis il y a eu les pires, celles qui décidaient à ma place quand j’allais devoir arrêter « pour redevenir une femme »… J’allaitais depuis quelques jours et déjà on statuait pour moi « tu vas arrêter vers 6 mois hein, après il faut quand même arrêter ». Quand on t’impose des convictions basées sur des préjugés, mieux vaut mettre son bouton sur off.
Puis… l’allaitement devient enfin naturel
Cette phase difficile a duré assez longtemps pour moi, 6 à 8 semaines environ. Après cela, c’est devenu enfin facile. Vraiment facile ! L’allaitement me servait à calmer bébé quand il avait faim, mais aussi quand il avait peur ou qu’il avait mal. Ça a permis de donner un rythme serein à nos journées en duo.
Avec le temps et l’expérience, les tétées de bébé sont devenues plus courtes (5 minutes) et se donnaient moins souvent. Mes montées de lait étaient complètement domptées (je n’avais plus des auréoles dès qu’un enfant du quartier se mettait à pleurer).
Et en voyage, c’était tellement pratique ! Pas besoin de biberon, ni de trouver un endroit pour réchauffer le lait, ni de trimballer du lait formule… Un vrai luxe ! J’étais enfin heureuse d’avoir voulu allaiter.
Petit mot pour toi, la mère qui a envie d’abandonner toutes les 5 minutes
J’ai été celle qu’on entendait dire 5 fois par jour « bon cette fois, j’arrête ! » Alors j’ai un petit mot pour toi, la mère qui traverse les doutes : t’es forte, t’es bonne dans ce que tu fais, même si tu t’énerves, même si tu veux baisser les bras, crois-moi, bientôt tout ça deviendra très facile et les contraintes s’envoleront !
Puis si tu es décidée à arrêter pour des raisons qui ne regardent que toi, tu as le droit ! Non tu ne fais pas de mal à ton enfant et je te confie cette phrase que m’a dite la mère de mon meilleur ami : « mieux vaut donner un biberon volontiers qu’un sein contrarié ! »
Petit mot pour toi, la mère qui n’allaitera pas
Toi et moi on est pareilles, des mamans qui font de leur mieux et se font culpabiliser quand même : parce que tu n’allaites pas, parce que tu allaites mal, parce que tu n’allaites pas assez longtemps, parce que tu allaites trop longtemps… Quand on parle d’allaitement aussi la règle du « mon corps, mon choix » est valable !
N’hésitez pas à faire appel à une marraine d’allaitement. Heureusement que j’ai pu compter sur la mienne! Je la remercie encore d’avoir été là quand j’ai eu des questions, des doutes, des douleurs, des inquiétudes…
C’est quoi une marraine d’allaitement?
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Très bonne question qui me donne l’idée d’un article! C’est un mouvement d’entraide maternelle qui fait appel à des mamans bénévoles. Celles-ci sont là pour répondre à toutes les questions et accompagner la jeune maman allaitante. C’est un soutien de chaque instant pour nous faciliter l’expérience de l’allaitement.
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