La légende d’Orson – Chapitre 5

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Blandimain, Pépin et le Vert Chevalier arrivèrent aux portes de Constantinople, accompagnés d’un immense cortège de guerriers. Le roi de France s’approcha et s’adressa ainsi aux murs de la cité : « Je suis Pépin le bossu, frère de l’impératrice Bellissant, souverain des Francs et fils du grand Charlemagne. De ma bouche, seules les vérités sont capables de trouver leur chemin. Mais ces vérités ne s’exprimeront à l’Empereur Alexandre qu’après avoir affronté et détruit les scélérats qui complotèrent contre son épouse pour forcer son exil ». Il donna sept noms et se tut. 

Entendant cela, la cour entière se pressa aux fenêtres pour connaitre le nom de chacun des coquins cités par Pépin. Discrètement, Alexandre écouta, parce qu’en son cœur brulaient des regrets qui depuis 20 ans continuaient de le faire souffrir. Il n’avait jamais cessé d’aimer Bellissant.

Les sept escrocs furent obligés de sortir de la cité. Il y avait parmi eux un archevêque, un conseiller, trois nobles et deux ministres. Le Vert Chevalier se dressa face à eux, prêt à les affronter jusqu’à la mort. Le combat ne dura pas longtemps, car le géant était habité d’une si grande colère que ses coups étaient imparables. Arrivé au dernier, Blandimain intervint pour cesser le combat et demander à l’archevêque s’il souhaitait confesser leurs terribles mensonges. Ce dernier accepta et devant l’Empereur il acquiesça aux propos de Pépin.

Voici comment, Alexandre apprit enfin l’innocence de sa femme et su qu’il avait deux fils. Guidé par Blandimain, le cortège se mit en route vers le Portugal pour rejoindre Bellissant.

Au même moment, Valentin et Orson arrivaient au château du géant Ferragus. Ils demandèrent audience pour rencontrer l’impératrice de Grèce. Mais le géant eut peur que ces deux inconnus venus de France n’aient le dessein de faire du mal à sa protégée. Ainsi, au lieu de les exaucer, il les fit enfermer en prison en donnant l’ordre de les exécuter !

Valentin cria, appela à l’aide, mais fut envahi par un immense chagrin. Il attrapa un bout de verre au sol et coupa le filet qu’Orson avait sous la langue, puis il pleura en disant « nous voici réunis, au plus près de notre mère et c’est ainsi que notre destin s’achève ». Orson l’enlaça avec tendresse : « Mon cher frère, prenez patience et courage, car je sais bien que nous allons ici finir nos jours, je n’y vois aucun remède, mais soyez certain qu’avant de mourir je me vengerais sur le premier qui s’approchera trop près de nous. »

Pendant ce temps, Bellissant ignorait ce qui se passait entre les murs du château. Elle continuait ses activités quotidiennes. Le lendemain, elle fut informée qu’une grande armée se dirigeait vers eux. Le géant Ferragus était fou de colère, prêt à se battre pour défendre sa douce protégée. Il lui révéla que deux jeunes chevaliers étaient arrivés la veille et qu’ils étaient probablement des émissaires de ce sinistre cortège. Ainsi, il donna l’ordre de mener à bien leur exécution dans les plus brefs délais.

L’armée de Pépin et d’Alexandre arriva aux portes du château, mais celles-ci restèrent closes. Le géant apparu en haut des remparts pour annoncer que jamais il ne laisserait âme qui vive poser ses mains sur Bellissant et il disparut. C’est alors que le Vert Chevalier proposa de demander audience auprès de son oncle et élabora un stratagème ingénieux. Il cacha Blandimain sous son manteau, car il savait que la dame avait confiance en son fidèle écuyer. Ainsi, ils entrèrent tous deux dans le château.

Dans la salle du trône, il fut reçu avec méfiance par son oncle qui entendit son histoire sans en croire un mot. Lorsqu’il souleva son manteau, Blandimain sortit de sa cachette et le géant voulut les tuer. Il l’aurait fait si dame Bellissant, reconnaissant son écuyer, ne s’était pas élancée pour les protéger. Alors, elle écouta le récit de son vieil ami qui lui parla de son voyage à Paris, du pardon de Pépin, puis de leur marche vers Constantinople, la vengeance contre les menteurs et les regrets d’Alexandre.

Bellissant ouvrit les portes du château et avança vers son frère et son époux. Ils se tombèrent dans les bras en pleurant et en s’embrassant. Puis, Alexandre lui parla de leurs deux fils et que mus par le destin ils avaient cherché par eux-mêmes le chemin jusqu’à elle. C’est alors que dans un cri effroyable, Bellissant fit le lien avec ces deux jeunes chevaliers arrivés la veille ! Elle courut vers le château, qu’elle traversa jusqu’à la cour centrale pour découvrir ses deux fils debout sur l’échafaud.

Elle parvint à stopper le bras du bourreau juste à temps et détacha ses deux enfants. Ils se tenaient là, tous les trois à genoux, sans un mot. Ils se reconnurent sans se connaitre. Orson et Valentin posèrent leur tête sur le sein de leur mère et ils restèrent là, sans un bruit.

Pépin, Alexandre et leur cortège arrivèrent et se mirent à pleurer de bonheur.

Vingt ans plus tard, Orson le sauvage fut couronné empereur de Constantinople et son frère Valentin devint un chevalier dont les aventures sont connues dans le monde entier. Mais ceci est une autre histoire !    

FIN

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