Ça y est, la rentrée des classes est en cours ! Mon fils est encore loin de cette étape consacrée, mais j’y pense déjà. En fait, je crois que je n’ai jamais cessé d’y penser puisque pour moi, la rentrée, c’est synonyme d’anxiété. Je dois vous avouer aussi que j’ignore tout à fait à quoi ressemblent les classes d’aujourd’hui, mais à la vitesse où change le système, je suis à peu près certaine que mon petit bureau est encore à la même place à l’École niçoise où j’ai fait ma primaire.
L’école telle que je l’ai connue (et telle qu’elle existe toujours) est faite pour les extravertis. Il faut prendre la parole, répondre du tac au tac, participer, travailler en équipe, s’imposer, se montrer, exprimer ses pensées… Or, moi je ne levais pas le doigt, je n’osais pas dire la réponse que je savais pourtant, je n’arrivais pas à faire valoir mon opinion dans un travail de groupe, je tremblais lorsqu’on disait mon nom, bref, j’étais une « mauvaise élève » ! C’est en tout cas ce qui était écrit dans mon bulletin de notes.
Mon enseignante a toujours ignoré à quel point j’aimais Guillaume Apollinaire, que j’étais si fascinée par l’archéologie que je me créais pour le plaisir des classeurs avec les nouvelles découvertes, que j’avais dessiné sur le mur de ma chambre une frise des rois de France un jour où je m’ennuyais ou encore que je recueillais tous les animaux blessés et oiseaux tombés du nid pour les soigner et les remettre en liberté.
À l’école ma note à moi c’était la pire de la classe. D’ailleurs, une note n’a jamais eu d’autre effet que de me rappeler mon échec, c’était une lance qu’on me jetait en plein cœur. Et j’en ai reçu tellement que j’ai fini par croire que l’échec était un état permanent !
Puis, au fur et à mesure que les années ont passé, je me suis améliorée. Je suis même devenue celle qui adorait les exposés, celle qui dirigeait le groupe d’étude et qui prenait le plus de décisions. J’ai si bien analysé les différentes manières de monopoliser la parole, que je suis désormais une experte ! J’étais enfin ce que l’école avait attendu de moi : une extravertie.
Est-ce que c’était une réussite ? Non, parce que j’y suis arrivée en souffrant beaucoup trop et surtout parce que le monde a besoin d’introvertis !
Je vous propose de regarder une vidéo de Susan Cain qui parle du pouvoir des introvertis. Cette conférence est importante pour mon conjoint qui est un introverti. Je l’ai vu dans les réunions rester silencieux tandis que tout le monde s’agitait bruyamment pour résoudre un problème. Nous lancions des idées dans tous les sens, ça a duré des heures. Puis, nous avons finalement opté pour une solution et sommes repartis vaquer à nos occupations. Une heure plus tard, mon conjoint revenait et proposait une idée qui était non seulement bien meilleure, mais également plus créative, plus unique, plus facile. Cette histoire est arrivée des dizaines de fois. Voilà le pouvoir des introvertis.
Alors, puisque c’est la rentrée des classes, je voulais vous partager ces anecdotes pour que l’école laisse une place aux introvertis et qu’ils puissent vivre cette expérience avec plaisir. Et surtout, n’essayez pas de les changer! 😉