Les jouets n’ont pas de sexe

La guerre du rose

Mes amies qui ont des filles me disent en avoir marre du rose. J’imagine les équipes marketing derrière l’idée de peindre en rose marteaux, tourne-vis et autres outils, avec des discours entre une fausse modernité, une bonne intention et une grosse stratégie pour faire du cash. Puis, à côté de ça, je vois des petits garçons qui aiment le rose, mais dont les parents s’inquiètent de la cruauté des autres gamins à l’école qui jugeront son sac à dos Hello Kitty. Nos vieilles classifications ont la peau dure et on les impose à nos enfants qui en sont pourtant libérés. Parce que c’est purement culturel cette histoire de couleurs ! On phagocyte nos enfants comme nous l’avons été. Mais en fin de compte du rose, c’est du rose, du bleu c’est du bleu, il y’a des couleurs qu’on aime, d’autre pas, c’est au goût de chacun, ça n’a rien à voir avec le genre.

Les poupées et les legos

Je fais confiance à ce débat pour qu’il se résolve à son rythme, d’ici une ou deux générations, le changement est en marche. Libre à chacun aujourd’hui d’être conservateur ou avant-gardiste. Par contre, là où je m’insurge c’est face aux dangers d’attribuer un genre aux activités des enfants ! Certaines catégories de jeux sont l’apanage des garçons, d’autres celles des filles. Pourtant, on sait que jouer à la poupée stimule la narration, l’empathie et la créativité. Les blocs de construction enseignent la logique mathématique et la géométrie. On a bien assez truqué les statistiques à force d’enfermer les filles dans l’un et les garçons dans l’autre. Ce qui est drôle c’est que Einstein lui-même soutenait que c’est l’alliance de la logique et de la créativité qui fonde le vrai génie !

Fabrication des filles et fabrication des garçons

À chaque fois que j’entre dans la librairie près de chez moi je tombe sur ces deux livres “Contes pour filles” et “Contes pour garçons”. Je m’éloigne toujours de ce rayon, comme si je ne voulais pas m’y sentir associée. Puis, pour cet article, j’ai décidé de regarder dedans. Sans surprise, les contes pour garçons parlent de robot, de petit scientifique, de loups et les contes de filles parlent de magie, de princesses, de sirènes, de fées… Les livres sont parus en 2015.

Ça me rappelle cette étude menée dans les années 70 dans le village de Minot par des sociologues. Elles montraient comment les objets et les activités “construisaient” socialement d’un côté les filles et de l’autre les garçons. Dès l’âge de 6 ans, jusqu’à leurs 11 ans, les enfants étaient envoyés la journée faire “champs-les-vaches”. Les garçons avaient le droit de vagabonder, tandis qu’on confiait aux filles un ouvrage de tricot. Embarrassées par cette tâche qui demande calme, concentration et observation, les petites apprenaient ainsi à rester sages et bien assisses.

Agir sur les attitudes ou sur les apprentissages?

Les objets servent à fabriquer des attitudes et des caractéristiques qu’on distribue au féminin et au masculin. Ils incitent des comportements. C’était valable à l’époque de “champs-les-vaches” et ça l’est quand je tombe sur des “Contes pour filles” et des “Contes pour garçons” ou qu’on choisit une poupée pour sa fille et des legos pour son fils. 

Finalement, imposer ou interdire des jouets (et couleurs) selon le sexe, c’est soumettre nos enfants à des attitudes issues des vieilles traditions au lieu d’écouter… nos enfants et leur propre désir d’apprendre et de découvrir le monde. 

 

Une réflexion sur “Les jouets n’ont pas de sexe

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